Polar domestique en trompe-l'œil
Son appartement est repeint de couleurs joyeusement acidulées. Ne vous y fiez pas : cette femme est dangereuse. Aigrie jusqu'à la moelle, elle en veut à la terre entière. Et elle a la folie des grandeurs : son rêve est de prendre le pouvoir dans l'immeuble où elle demeure ! Dans l'antre de sa cuisine, au rez-dechaussée, elle ourdit des plans machiavéliques pour gravir les étages. Comment ? En chassant tous ses voisins, un à un. Et elle est prête à tout. Pour raconter cette fable pleine de fiel, le Théâtre La Licorne convoque des objets détournés, des maquettes miniatures, des décors en toiles peintes et une comédienne survoltée. Le tout se déguste comme un concentré d'humour noir, avec des éclats de suspense et une pointe d'horreur. Sweet Home fait partie des « Petits polars » de La Licorne, mitonnés par la metteuse en scène Claire Dancoisne qui s'approprie les ingrédients du genre de manière très libre. Rita Burratini, comédienne rompue au théâtre forain, nous le sert à point.