Maria-Félicia Garcia est née le 24 mars 1808 à Paris dans une famille d’artistes : son père Manuel est chanteur, compositeur et maître de chant, sa mère Joaquina est actrice. Très tôt, Maria révèle une voix exceptionnelle, forgée par les leçons sans concession de son père.
Après avoir conquis le public new-yorkais à 17 ans, elle épouse quelques mois plus tard, malgré l’opposition de son père, un banquier français, installé aux Etats-Unis : Eugène Malibran. Maria apprend à monter à cheval, passion de sa vie, et s’ennuie.
En raison de difficultés financières, elle décide de rentrer à Paris et de remonter sur scène. Le succès est au rendez-vous ; à 20 ans, Maria devient La Malibran !
« La Malibran subjugue par sa voix miraculeuse. Elle éblouit comme personne ! Merveille des merveilles ! » (Frédéric Chopin)
Entre 1828 et 1836, la Malibran est à son apogée ; elle est la première cantatrice d’Europe, invitée dans toutes les capitales, adulée de tous. « Tout va pour le mieux, argent, estime, honneurs et presque santé » écrit-elle.
Le 5 juillet 1836, c’est le drame. Au cours d’une randonnée, le cheval que monte Maria s’emballe et la jeune femme tombe. Traînée sur plusieurs mètres, le pied accroché à l’étrier, évanouie, Maria est en mauvais état. En août, la jeune femme compose une romance Pan ! Pan ! Qui frappe là ? C’est la mort et confie à sa sœur Pauline : « je me sens malade, très malade depuis. Je crois que j’ai un caillot de sang dans la tête et je sens bien que je n’en réchapperai pas. » En septembre, Maria continue à chanter et se produit au festival d’été de Manchester. Le dernier soir, face à l’insistance du public qui la rappelle, elle s’écrit : « si je chante une fois de plus, je vais mourir » puis s’exécute finalement : « non, non, je vais chanter, mais je suis une femme morte ! ».
Le 23 septembre 1836, Maria trouve le repos pour l’éternité. Elle a 28 ans. Son second mari, Charles de Bériot, lui fait construire au cimetière de Laeken à Bruxelles un Mausolée dans lequel Maria est représentée dans le rôle de Norma, avec écrit sur le piédestal les vers rédigés par Lamartine :
« Beauté, amour, génie furent son nom de femme
Écrit dans son regard, dans son cœur, dans sa voix,
Sous trois formes au ciel appartenait cette âme.
Pleurez, terre, et vous, cieux, accueillez-la trois fois ».
Musset écrit les stances à la Malibran:
https://soracha.fr/stances-a-la-malibran-alfred-de-musset/