S’il est bien un art qui s’apprécie dans la rue, c’est le street art !
En cette période de confinement, Denis –passionné de street art– vous a préparé un joli article pour partager sa passion et vous transmettre les clefs pour vous initiez à cet art.
Voici donc un peu de lecture pour passer le temps et préparer vos prochaines sorties.
Les principales techniques du street art
La liberté qui guide le streetart s’exprime évidemment dans le choix des outils et des techniques. Celles-ci sont multiples et, le plus souvent, un même street artiste utilisera plusieurs techniques.
Tout d’abord, l’aérosol ou spray, qui consiste à vaporiser directement sur les murs des gouttelettes de peinture. c’est l’outil des graffeurs bien sûr, qui apprécient la rapidité d’exécution qu’il permet, et les multiples types de tracé que les “caps”, les buses, peuvent offrir. Mais pratiquement tous les street artistes l’utilisent.
Le ruban adhésif est le meilleur ami du spray, puisqu’il permet de tracer des lignes droites bien nettes et de séparer proprement deux zones à traiter avec un coloris différent. Le spray est utilisé, de manière différente, par les grands muralistes : Roa (@roa_artist), Seth (@seth_globepainter), DFace (@dface_official), Os Gemeos (@osgemeos), Nick Walker (@nickwalker_art), FinDac (@findac) ou Kobra (@kobrastreetart)…
Le spray est utilisé par les pochoiristes, qui combinent un minutieux travail d’atelier, pour préparer leur pochoir (stencil en anglais) et découpant au scalpel un ou plusieurs gabarits (un par couleur), qu’ils superposent ensuite sur le mur, et un travail au spray dans la rue. Banksy (@banksy) ou Misstic (@missticofficiel) figurent parmi les plus connus des pochoiristes, mais le plus doué est sans conteste Logan hicks (@loganhicksny), qui maîtrise à la perfection les multi-layers et peut réaliser des pochoirs avec 7 ou 8 couleurs différentes ! Le couple d’artistes Jana & Js (@janaundjs) excelle dans les découpes fines et précises. En France, artiste ouvrier (@artiste_ouvrier), inventeur de la technique de la double découpe, maîtrise aussi très bien cette technique, tout comme Polar bear (@polarbearstencils).
La colle est un autre outil indispensable pour les street artistes. Liquide comme celle qu’on utilise pour les papiers peints, elle sert à fixer au mur des grandes feuilles de papier imprimées en atelier. Ardif (@a_r_d_i_f), Jaeraymie (@jaeraymie) ou Kamlaurene (@kamlaurene) utilisent cette technique. Leurs dessins sont réalisés en atelier, peints, dessinés ou élaborés à l’aide de photoshop, puis imprimés sur de grandes feuilles. Chacun a sa propre recette pour obtenir la meilleure colle, celle qui résistera le mieux aux intempéries et aux tentatives d’arrachage. En tube ou en cartouche, la colle sert à fixer au mur des supports en plastique, cartons ou mosaïque. Gzup (@gzup) fixe ainsi ses drôles d’octopus, dessinés et découpés en atelier, à l’aide d’une perche télescopique qui lui permet de les placer hors d’atteinte de quiconque. C’est la même technique qu’utilise A2 (@a2_louisemichel). La colle permet aussi de fixer n’importe quel objet au mur, que ce soit un petit personnage en lego (@lego_totheparty), des masques comme ceux de Gregos (@gregosart) ou même des lettres de scrabble (@wordsbywabisabi) !
Invader (@invaderwashere) lui aussi utilise des colles, mais aussi une sorte de mortier pour fixer ses lourdes mosaïques au mur. Pour les artistes comme invader qui évoluent dans les hauteurs, l’échelle télescopique est indispensable, alors gare au vertige !
Revenons au sol et intéressons nous au Posca et autres marqueurs, outil de prédilection de codex urbanus (@codexurbanus), qui dessine ses créatures fictives directement au crayons sur le mur, ou d’ami imaginaire (@ami_imaginaire_streetart). La craie est également utilisée par Matt-tieu (@matt_tieu) ou Ju£ien (@en.2o).
Le sticker est une autre forme majeure de streetart, dont le but initial est, comme le graffiti, d’envahir l’espace urbain avec son pseudo ou son logo, généralement imprimés en noir sur fond blanc pour un contraste et une visibilité maximales. Les plus éminents représentants de cette pratique sont BNE (@bnedotorg) et Shepard Fairey (@obeygiant) ou, dans un genre très différent, Clet (@cletabraham). Le fameux sticker rouge ou bleu “Hello my name is” ou bien l’autocollant de la poste américaine (“Priority mail US postal service”) sont des classiques très appréciés car ils laissent un rectangle blanc permettant d’ajouter son blaze au marqueur.
Mais la liberté et l’inventivité sont sans fin !
Vhils (@vhils) dessine des visages au marteau piqueur ! Bordallo (@b0rdalo_ii) compose des animaux avec des déchets plastiques qu’il fixe au mur à l’aide d’une perceuse et de grandes vis. Joachim Romain (@joachimromain) et Jo di Bona (@jodibona) découpent ou déchirent du papier collé en plusieurs couches superposées.
Quelques comptes instagram pour s’occuper durant le confinement
📌 #conFUNement
En ces temps de confinement, commençons par évoquer la possibilité de télécharger des dizaines de dessins de très nombreux street artistes afin de les colorier pour occuper les petits, et les grands !
Lancée par @ami_imaginaire, cette initiative rejointe par de nombreux street artistes est hébergée par @urban_signature, galerie en ligne très dynamique.
📌 « CONFINEMENT – Festival d’Arts Urbains CONFINÉ »
Une autre initiative à saluer, celle du projet saato lancée sur une idée du pochoiriste @raf_urban consistant à solliciter des street artistes pour créer des oeuvres petit format dans un délai court et dans un soucis d’apporter notre soutiens aux personnels soignants de France. Les oeuvres sont pour la plupart créées durant des lives sur instagram (@proojetsaato) et sont exposées sur le site internet et vendues au profit du fond d’urgence de l’APHP. Déjà 8410 euros ont été collectés !
📌 Le blog de wonderbrunette : un incontournable guide du streetart !
📌 Pour aller plus loin : « Le guide du street art à Paris » de Stéphanie Lombard, publié aux éditions Alternatives, est un must-have. Composé de ballades par quartier, il regorge de trouvailles, de découvertes, pas seulement artistiques mais aussi culinaires ou de shopping. L’édition 2020 est en précommande
Zoom sur quelques street artistes que l’on peut croiser à Mouffetard …
… ou dans les environs
Publié le 8 avril 2020