Un vrai Parisien aimerait, à la rigueur,
ses quais sans l’ombre d’un arbre,
mais non sans bouquinistes!»
affirme Le Figaro dans son édition du 26 février 1910.
Qui ne s’est jamais arrêté fouiller dans l’une de ces boites vertes pleines de livres rares ?
Rive gauche, on les retrouve sur près de 2km du quai de la Tournelle au quai Voltaire. On note le début de leur existence au 16ème siècle où ils sont alors itinérants, des petits marchands colporteurs de journaux ; ce n’est qu’après la Révolution qu’ils se sédentarisent le long de la Seine …
Leur installation est aujourd’hui très réglementée. Les exploitants doivent tout d’abord déposer candidature auprès de la Mairie de Paris et s’acquitter d’un droit de concession ; ils ne payent ni taxe ni loyer et peuvent occuper 8 mètres de parapet chacun, permettant de placer jusqu’à quatre boîtes. Les emplacements doivent obligatoirement être exploités au moins quatre jours par semaine, sauf intempéries…
Bien que les bouquinistes fassent partie du paysage parisien, appréciés aussi bien des habitants que des touristes, leur existence est malheureusement en péril depuis plusieurs années !
L’inscription de l’activité de bouquiniste au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Unesco vient de franchir une étape décisive.
Le ministère de la Culture a en effet donné son feu vert pour l’inclusion des « traditions et savoir-faire des bouquinistes de quais de Paris » à l’inventaire national, préalable nécessaire à une présentation à l’Unesco.
Mobilisée aux côtés du président de l’association des bouquinistes de Paris Jérôme Callais et de ses quelque 230 confrères, la maire du 5e se réjouit de cette reconnaissance amplement méritée. C’est grâce à cette belle dynamique collective et à l’engagement de nombreuses personnalités du monde de la culture que le ministère a souhaité soutenir cette démarche, qui permettra de valoriser un métier si emblématique de la capitale.
Si Paris est la « seule ville du monde où coule un fleuve encadré par deux rangées de livres » comme l’a écrit Blaise Cendrars, c’est grâce aux bouquinistes qui contribuent significativement à l’âme littéraire de la ville lumière. Héritiers des colporteurs du XVIème siècle, ils perpétuent une tradition intellectuelle et bibliophile qui est une composante essentielle de l’identité parisienne.
Cette reconnaissance internationale confortera le statut de Paris comme capitale culturelle de premier plan.
Dans le 5e arrondissement, où se trouvent un quart des fameuses boites vertes, et sur l’ensemble des quais, la mobilisation continue pour faire aboutir cette inscription à l’Unesco.
Publié le 20 février 2019