Les habitants et amoureux connaissent forcément cet immense immeuble de la rue Descartes bordant la Montagne Sainte Geneviève et notre célèbre Place Jacqueline de Romilly : le siège de l’actuel ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Mais ce bâtiment a une histoire longue de 667 ans !
Riche de sept siècles d’histoire, le site a abrité dès 1353, le Collège de Boncourt, de 1805 à 1976.
À l’abri du mur d’enceinte construit par Philippe Auguste, ce collège fut fondé en 1353 par Pierre Becoud, seigneur de Fléchinelle, qui donna la maison qu’il possédait, pour l’enseignement de huit écoliers du diocèse de Thérouanne. C’est d’ailleurs dû à une mauvaise traduction du nom de son fondateur, Becourd, qu’il pris le nom de Boncourt.
Au XVIe siècle on y joue souvent des comédies et des tragédies, notamment la “Cléopâtre captive” d’Étienne Jodelle. On compte parmi les élèves : Jacques Grévin, Vincent Voiture, Jean Bastier de La Péruse, Jean de La Taille ou encore André de Rivaudeau.
En 1638, une ordonnance de Louis XIII réunit le Collège de Boncourt et son voisin, le Collège de Tournai, avec l’illustre Collège de Navarre. Richelieu espère ainsi concurrencer la Sorbonne.
De 1804 à 1976 le bâtiment abrite ensuite les bureaux de l’École polytechnique ; puis le ministère actuel.
Les pavillons d’entrée et la grille, ainsi que le portique, qui marque la façade en rez-de-chaussée, ont été construits en 1818 par l’architecte Fraçois-Jacques Delannoy. Le grand jardin du collège s’étendait vers le sud et l’est où il bordait l’enceinte de Philippe Auguste ; il a été amputé par l’ouverture de la rue Clovis.
Publié le 2 juin 2020